VOYAGE, AU-DELA DES HORIZONS
Le hasard fait bien les choses dit-on.
Un soir, un poignet fracturé.
Et l’aventure a commencé.
Une volonté sans doute longtemps refoulée.
Et puis l’attirance des œuvres peintes.
Faire le pas vers un ailleurs pictural.
Quitter le quai des incertitudes.
Prendre enfin le bateau pour dépasser l’horizon
Naviguer vers un lointain imaginaire
Rêver l’impossible, l’inaccessible paysage
Aller au tréfonds de soi-même
S’embarquer pour atteindre l’horizon, les horizons
Ceux où tu te vois tel que tu es
Où tu peux te rencontrer
Homme libre toujours tu chériras la mer
La toile est un océan où tu rêves
Vague divague, nos songes vagabondent
Les sens toujours en éveil
Le bruit un pinceau sur la toile
L’odeur de la peinture et des médiums
Le goût de la créativité
Toucher la matière
Voir et mélanger les couleurs
Désert de Atacama,
La montée vers les lagunes Miscanti et Miniques
Le paysage dévoile sa diversité
Etendue immense où trônent deux lacs
L’un bleu pastel, l’autre plus foncé.
Sur les rivages une poudre blanche
Les montagnes se reflètent à la surface de l’eau.
Des tons bruns et gris, un ciel céruléen
L’envoutement est à son comble.
La magie opère. La toile se révèle.
Aux sommets de la cordillère des Andes
Le poids de l’atmosphère transcende l’âme du voyageur.
Aux yeux émerveillés du vagabond, Une palette de couleurs
Se souvenir, se remémorer l’instant.
L’atmosphère et la sensation de bien être
Le paysage reste gravé dans le cœur.
Se remémorer l’ambiance, la nature
Et puis l’imagination en éveil
Pouvoir reproduire les sensations.
Pouvoir faire partager l’émotion.
Existe-il un ailleurs plus prometteur ?
Existe-t-il un ailleurs de couleurs ?
Aux horizons tumultueux de la ville tentaculaire,
Les lointains rivages apportent calme et sérénité.
Partir à la recherche de couleurs différentes.
Partir et rencontrer la différence.
Vagabondage, errance s’imposent
Les voyages s’accumulent,
Plus que les hésitations et les peurs,
La couleur et la matière, point central de la peinture.
J’apprends ce que peindre signifie.
La création est essence de la vie
La perception affective des choses transcende la création.
Les rencontres s’accumulent.
Picasso ne peint pas ce qu’il voit mais ce qu’il pense.
Rothko : « n’existe rien de tel qu’une bonne peinture de rien. »
Soulages : « Je veux que celui qui regarde le tableau soit avec lui. Je veux qu’il voie ce qu’il y a sur la toile. Rien d’autre. »
Fort des expériences fugitives à travers le monde,
Fort des visages croisés
Fort des silhouettes rencontrées
Fort des souvenirs picturaux qui se sont imposés,
Fort de cet ailleurs impossible,
Les « horizons » constituent l’essentiel du travail.
L’horizon le lieu de tous les possibles
Peut-on dépasser l’horizon pour atteindre les horizons.
Ceux où je te croise.
Ceux où un ailleurs est peut-être possible.
Ceux vers lesquels je me tourne.
Au-delà des horizons, fruit des fantasmes et de l’imaginaire
Peinture rime avec voyages et rencontres